Le MMA, c'est quoi ? - Arts Martiaux Mixtes (2024)

Acte de naissancepublic et principe évolutif

Le MMA, c’est quoi? Derrière cet énigmatique acronyme (renvoyant en France à une certaine mutuelle) se cache le sport de combat ultime. Un mix entre toutes les disciplines dites de percussions (kickboxing, muaythaï, boxe etc.) et celles dites de préhensions (judo, lutte, jiu-jitsu brésilien etc.). Si cette idée de croisem*nt des arts martiaux remonte à la nuit des temps, elle a pris forme dans l’ère moderne avec l’Ultimate Fighting Championship, dont la première édition a eu lieu le 12 novembre 1993.

Il s’agissait à l’époque de confronter les spécialistes de chaque discipline entre eux, sous forme de tournois, dans l’idée de définir un art martial dominant. Très peu de combattants étaient polyvalents à l’époque, à l’image des premières stars de la compagnie: Royce Gracie (jiu-jitsu brésilien), Ken Shamrock, Dan Severn (lutte), Tank Abbott (street fight) Kimo Leopoldo (Taekwondo). Il y avait alors un vrai clivage entre les combattants américains, dont la connaissance du combat au sol était très limitée, et les futures stars en provenance du Brésil. Dans un premier temps représenté par le jiu-jitsu triomphant de la famille Gracie (trois tournois remportés par Royce), les Auriverde passeront un palier avec des figures telles Marco Ruas ou Vitor Belfort, parmi les premiers à maîtriser à la fois le stand up et le sol.

Au fil des années, l’approche s’est modifiée, atteignant son point culminant de nos jours où les combattants émergents détiennent une formation en arts martiaux mixtes et non une seule discipline de prédilection. Considéré comme l’un des plus grands, sinon le plus grand fighter MMA de l’histoire, le Canadien Georges Saint-Pierre résume cette nouvelle philosophie par une formule: «Je ne suis pas le meilleur boxeur, je ne suis pas le meilleur lutteur, je ne suis pas le meilleur pratiquant de jiu-jitsu, mais je combine toutes ces disciplines en fonction de mon adversaire pour avoir le dessus.»

Principales règlesunifiées du MMA

Contrairement à une légende répandue, le MMA dans sa version moderne a toujours eu des règles, certes minimalistes dans les fédérations pionnières commme l’UFC du milieu des années 1990 ou l’IVC au Brésil, mais bien réelles. Beaucoup de grandes interdictions ont été ajoutés à mesure des shows, souvent en réaction à des actions aberrantes apparues dans des éditions précédentes. Ainsi les interdictions des coups dans les parties intimes ou des coups de tête ont été rapidement considérées comme de bon sens. De même qu’on ne pouvait mordre son adversaire, lui tirer les cheveux ou lui adresser des doigts dans les yeux. Le catalogue n’a cessé de s’enrichir pour atteindre désormais une trentaine d’attaques prohibées, le tout sous l’égide des commissions athlétiques des états où se déroulent les galas. C’est peu ou prou ce règlement qui prévaut dans toutes les promotions américaines. Les compagnies asiatiques ou brésiliennes ont quelques variantes dans leur aménagement.

Les principalesorganisations en activité

Ultimate Fighting Championship – UFC (1993-…): L’une des grandes pionnières du MMA et plus que jamais leader de la discipline aujourd’hui. À l’exception d’un léger creux dans les années 2000, l’UFC a dominé le marché durant toute son existence. Elle organise une quarantaine de galas dans l’année, et s’est très largement internationalisée, alors qu’elle exerçait seulement sur le sol américain durant sa première décennie.

Bellator MMA (2009-…): L’actuel numéro 2 des arts martiaux mixtes. Une compagnie qui s’est fait connaître en reprenant le concept de tournois, alors abandonnées par l’UFC, puis a évolué sous une forme assez similaire à celle de son glorieux aîné.

One Championship (2011-…): Une compagnie asiatique qui a émergé pour prendre la place du défunt Pride FC (1997-2007) dans le cœur des fans du continent, et plus largement pour concurrencer l’UFC en se basant sur des territoires où il était pas ou peu présent.

Professionnal Fighters League, anciennement World Series Of Fighting (2018-…): La dernière-née du lot parmi les ligues américaines importantes. Son fonctionnement diffère de toutes les compagnies existantes puisqu’il s’agit ici d’un système de championnat sur l’année civile. Après combats de rodages et playoffs, des finales ont lieu dans chaque catégorie le 31 décembre. De nouveaux champions sont désignés d’une année sur l’autre, sans obligation pour les tenants du titre de concourir de nouveau.

Lesprincipales stars «historiques» du MMA

Fedor Emelianenko: Toujours en activité à ce jour, le Russe a surtout marqué les esprits au temps de son invincibilité au Pride FC (2002-2007), compagnie japonaise qui a eu une grosse notoriété en France via ses dvd disponibles chez les marchands de journaux.

RoyceGracie: Triplevainqueur des tournois originels de l’UFC (éditions 1, 2 et 4), leroi du jiu-jitsu brésilien est aussi rentré dans la légende pourson duel durant 1h30 (six rounds de quinze minutes !) face à KazushiSakuraba au Pride GP 2000.

KenShamrock: Lepremier fighter américain à avoir tenu la route sur le planinternational. Ex-Superfight Champion de l’UFC (ancêtre du titrepoids lourds), mais aussi King of Pancrase au milieu des années1990, du nom de la ligue japonaise pionnière en matière de MMA. Onpeut aussi citer son frère adoptif FrankShamrock, championmi-lourds de l’UFC première mouture et globalement plus technique.

BasRutten: Uneinfluence portant sur une petite période seulement (de 1993 à 1999)pour cause de retraite prématurée, mais quel impact! Commeles frères Shamrock, il aura construit sa légende au Pancrase commeà l’UFC, se retirant en tant que champion poids lourds à 34 ans.Connu pour son striking diversifié comme son jeu au sol redoutable(13 victoires par TKO/KO, 12 par soumission).

RandyCouture: Star dela discipline au parcours accompli (trois fois champion poids lourdset deux fois tenant des mi-lourds à l’UFC), ce lutteur de renoms’est retiré de l’Octogone en 2011 et se consacre à des secondsrôles au cinéma.

WanderleiSilva: Sansaucun doute le combattant le plus adulé en France et dans le mondedu temps de sa superbe (1997-2007) à l’International ValeTudo auBrésil ou au Pride FC au Japon. Malgré des résultats en dents descie, sa pige à l’UFC entre 2007 et 2013 a renforcé sa légende.

AndersonSilva: Sans liende famille avec le précédent cité, ce Brésilien répondant ausurnom de «The Spider» a réalisé le plus long règnede champion de l’histoire de l’UFC. Devenu roi des poids moyens àl’automne 2006, il ne perdra sa couronne qu’à l’été 2013!Son style très complet et son charisme en ont fait un intouchable dumilieu.

TitoOrtiz: L’une desprincipales icônes de l’UFC dans la première moitié des années2000, époque où il dominait la division des mi-lourds. Son style,essentiellement tourné vers la lutte et les coups de coude au sol,est un peu tombé en désuétude à mesure de l’arrivée desnouvelles générations. Il reste néanmoins respecté en tant queprécurseur et showman.

ChuckLiddell: Unemachine à distribuer des KO, le tombeur à la fois de Randy Coutureet de Tito Ortiz chez les mi-lourds. Son règne semblait devoircontinuer éternellement, puis il fut cueilli lui aussi par lanouvelle génération. Symbole du «MMA à papa», celuioù il n’était pas nécessaire d’être bon dans tous les domaines.

KazushiSakuraba: Issudu catch, ce japonais au physique atypique (proche d’un welter maisdéfiant le plus souvent des mi-lourds) a été l’une des principalesicônes du Pride FC, puis du Dream, ligue assurant la filiation avecson défunt aîné. Particulièrement connu comme «The GracieHunter» pour avoir vaincu quatre membres de la fameuse famillebrésilienne.

Mirko «Cro Cop» Filipovic: Adepte de kickboxing, le Croate aura longtemps été perçu comme un «roi sans couronne» du MMA, puisque considéré parmi les meilleurs sans avoir remporté le titre suprême à l’UFC ou au Pride FC. Il reste néanmoins le grand vainqueur du Pride GP 2006 et l»homme aux high kicks fabuleux: «Pied droit hôpital, pied gauche cimetière!».

GeorgesSaint-Pierre: leCanadien, débarqué sur le circuit au début des années 2000, aamené cette discipline à un autre palier: celui del’intelligence de combat pure. Champion incontesté des poids weltersentre 2008 et 2013, moment où il prend de la distance avec sonsport, il revient conquérir le championnat poids moyens en 2017.Depuis, on espère un nouveau come-back, notamment pour défierKhabib Nurmagomedov,actuel roi des poids légers.

RondaRousey: Starinternationale de judo, médaillé Olympique à Pékin en 2008,l’Américaine est devenue la première grande légende féminine duMMA (avec Cristina«Cyborg» Justino)durant la première moitié des années 2010. Sa spécialité étaitla clé de bras, le plus souvent exécuté victorieusem*nt dès lepremier round. Son striking limité lui aura cependant été fatal.

Mériteraient aussi d’être mentionné plus longuement Matt Hughes (double champion poids welters de l’UFC), BJ Penn (ancien tenant des welters et des légers à l’UFC), Rodrigo «Minotauro» Nogueira (ancien champion poids lourds du Pride FC, spécialiste des finishs par soumission).

Les principales stars actuelles du MMA

Conor McGregor: Impossible d’être passé à côté de la grande gueule irlandaise. Roi du trash-talking, mais aussi de la cage à son meilleur niveau (double champion légers/plumes au britannique Cage Warriors puis à l’UFC), Notorious a crée un buzz sans précédent en défiant Floyd «Money» Mayweather en boxe anglaise à l’été 2017. Revenu depuis à des ambitions plus mesurées.

JonJones: Unpersonnage controversé à n’en pas douter (affaires de mœurs,dopage) mais surtout le roi de la polyvalence au sein d’une ère decombat. Plus jeune champion de l’histoire de l’UFC en 2011 (23 ans),et indétrônable depuis (avec des interludes pour cause desuspensions), Bones règne sur les mi-lourds comme personne avantlui.

KhabibNurmagomedov:Débarqué à l’UFC début 2012 avec une fiche de 16-0, le Russe aconstruit pas à pas sa légende pour apparaître désormais commeune des figures majeures de la compagnie. Auréolé désormais d’unimpeccable 28-0, le champion poids légers se donne quelques combatsavant de conclure (idéalement) sa carrière invaincu.

AlistairOvereem: Lepoids lourd Hollandais affiche une longévité impressionnante etpossède sans doute l’un des meilleurs strikings de sa division. Starinfortuné au Pride FC et à l’UFC, il aura glané le titre majeur auStrikeForce (ligue de MMA importante entre 2006 et 2013) et remportéle tournoi K-1 World GP (compétition de kickboxing) en 2010.

FrancisNgannou:L’histoire de ce Franco-Camerounais, passé en quatre ans de la rueau statut de challenger au titre poids lourds de l’UFC, a fait grandbruit. De nouveau sur la pente ascendante, il peut garder l’espoir deconquérir le titre suprême.

Mauricio«Shogun» Rua:L’une des rares stars du Pride FC (vainqueur du Pride GP 2005) àavoir réussi sa transition à l’UFC, où il est devenu champion des93 kg en 2010. Son style spectaculaire et son inépuisable débauched’énergie en ont fait un favori éternel de la foule, résultatspositifs ou non.

IsraelAdesanya:L’actuel champion poids moyens serait selon pas mal d’analystes lasynthèse parfaite entre AndersonSilva et JonJones. Après avoirgravi les échelons quatre à quatre en 2018 et 2019, le Nigérianinvaincu (18-0) doit confirmer dans le rôle du chassé.

NateDiaz: Son retourfracassant en 2019 (après trois ans d’absence) a rappelé à tout lemonde qu’il méritait ce statut de star. Hors-normes par son hygiènede vie censée être rédhibitoire pour un combattant de haut niveau,le bad boy de Stockton est avec son frère Nickune parcelle de légende des arts martiaux mixtes. Mentionnons aussiet surtout son art de la boxe anglaise dite «sale» maisefficace, son goût pour la provocation, et ses aptitudes excellentesau sol.

JorgeMasvidal: Touteune carrière dans l’ombre ou presque…puis un fracassant KO parcoup de genou en cinq secondes en 2019 et voilà son nom sur toutesles lèvres! Depuis ce fameux succès sur Ben Askren, Masvidala dominé Nate Diaz pour gagner l’atypique championnat BMF («BestMotherf*cker», en gros le titre du plus rude combattant).

AmandaNunes: la starféminine ultime, synthèse parfaite entre la férocité de Cristina«Cyborg» Justinoet la judoka Olympique RondaRousey. Il y aura unavant et un après Nunes pour ce qui est de la perception de laprésence des femmes dans ce sport. La Brésilienne est doublechampionne UFC (poids plumes et coqs) et compte défendre les deuxtitres durant plusieurs années encore.

Le MMA, c'est quoi ? - Arts Martiaux Mixtes (2024)

References

Top Articles
Latest Posts
Article information

Author: Lilliana Bartoletti

Last Updated:

Views: 6146

Rating: 4.2 / 5 (73 voted)

Reviews: 80% of readers found this page helpful

Author information

Name: Lilliana Bartoletti

Birthday: 1999-11-18

Address: 58866 Tricia Spurs, North Melvinberg, HI 91346-3774

Phone: +50616620367928

Job: Real-Estate Liaison

Hobby: Graffiti, Astronomy, Handball, Magic, Origami, Fashion, Foreign language learning

Introduction: My name is Lilliana Bartoletti, I am a adventurous, pleasant, shiny, beautiful, handsome, zealous, tasty person who loves writing and wants to share my knowledge and understanding with you.